Bienvenue dans notre nouvelle rubrique "Les gens qui font bouger la Côte". Des portraits à travers lesquels vous rencontrerez des femmes et des hommes de tous horizons qui ont décidé de vivre de leur passion et de faire bouger la Côte à leur façon. On parlera un peu de leurs parcours, pourquoi ont-ils choisi cette belle région et de leurs petites adresses secrètes.
Pour cette première édition, nous sommes très heureux de vous présenter Sonia Laudet. Installée à Bayonne, Sonia aborde le métier de tapissier dans une démarche créative et insuffle un esprit nouveau sur ce savoir-faire. Son objectif est de rechercher, concevoir, et créer des assises.
De la restauration pour les particuliers à la création de pièces uniques en passant par la recherche de solutions pour des entreprises et cabinets d’architecture, Sonia Laudet explore toutes les facettes de sa spécialité en y projetant son exigence de la qualité et sa singulière créativité. Son approche artistique évoque ses voyages, de doux rêves où se mêlent lumières et paysages. En nous entraînant dans un ailleurs sans cesse renouvelé, elle libère les couleurs, ose les formes et se joue des matières. Le résultat est lisible, poétique, délicat.
Nous avons rencontré la jeune créatrice dans son tout nouvel atelier, toutes les deux nous nous sommes assises et nous avons parlé d’ici
Sonia, racontes-nous ton parcours, pourquoi as-tu décidé de poser tes valises ici ?
J’ai grandi dans le fin fond des Landes, et je m’y ennuyais terriblement. Alors j’ai vadrouillé pendant 10 ans, pour les études, le travail, les amours. Toulouse, Paris, Londres, Bastia, Rio de Janeiro…
Je suis revenue dans le Sud-Ouest par le hasard des choses. J’y ai toujours eu un peu de famille, j’en gardais un souvenir de glaces sur la plage, pas beaucoup plus, mais j’ai eu envie d’y retourner. Je cherchais à démarrer ma nouvelle activité, et puis j’ai eu l’opportunité d’intégrer « La Communale », des ateliers d’artistes situés à Bidart dans une ancienne école, une chance. J’ai alors posé mes valises il y a 3 ans, sans savoir ce qui m’attendais, mais je le sentais bien. « La Communale » a fermé depuis mais j’ai décidé de rester…
En quoi cette région t’inspire-t-elle dans tes créations ?
Ce que j’aime ici c’est le changement, la dualité. Austérité de l’hiver / foule en délire de l’été, mer / montagne, les fêtes de Bayonne/ des gens sains qui font plein de sport et mangent des graines. Je ne m’ennuie pas. Et tout ça m’inspire, me mets dans une dynamique de renouvellement perpétuel.
Aujourd’hui tu as un atelier à Bayonne, peux-tu nous en parler ?
C’est en fait un peu la suite de « La Communale », un espace de travail commun, et la découverte de l’énergie d’une nouvelle ville.
Quels sont les avantages de partager son lieu de travail avec d’autres créateurs ?
Ici nous sommes 4, nous nous sommes choisis. On s’entraide, on s’engueule, on partage nos expériences et notre savoir-faire. Etre indépendant c’est aussi être face à soi-même quotidiennement, alors se regrouper ça nous rend plus fort, cela nous permet d’avoir des regards extérieurs sur nos travaux, d’échanger, de s’encourager.
Penses-tu que le fait de vivre en province peut être un frein au développement d’une activité artistique comme la tienne ?
Un frein, oui c’est possible mais tout dépend de ce qu’on l’on recherche, de la nature de notre ambition. Et puis c’est un choix de vie, peut-être au détriment d’un développement plus rapide et important… Mais la dimension très touristique de cette région est un atout énorme que l’on ne trouve pas partout en province.
Y retrouves-tu l’énergie que l’on peut trouver dans une grande ville ?
Ici l’énergie est certainement plus discrète que dans les grandes villes, mais j’aime que tout soit à échelle humaine. Les grandes villes finissent par m’oppresser, il y a justement trop d’influences extérieures, qui viennent dénaturer votre créativité.
Après une journée à l’atelier, où aimes-tu te ressourcer ?
Au bord de la Nive, avec une bonne pinte, ou l’été à la Côte des Basques, toujours avec une pinte (rire) mais autour d’une partie de pétanque. Sinon du vin et du fromage autour des Halles de Biarritz.
Et le soir où aimes-tu te lâcher ?
En soirée je me laisse souvent guider par les évènements musicaux, ça permet aussi de découvrir des lieux. Je n’ai pas de QG, je n’en ai jamais eu, je n’aime pas trop ce concept. Je me laisse porter en fait. Ce qui compte, c’est un bon déguisement et de la bonne musique.
Une escapade où tu aimes t’échapper ?
Je m’échappe parfois, tel un renard en chasse, au mont Jaizkibel, c’est beau, c’est lunaire et solaire, et pas trop physique juste ce qu’il faut.
Une petite virée en projet ?
Une virée, oui le plein de culture en janvier à Paris, et David Hockney à Bilbao me tente bien. Les vraies vacances c’est pas encore le moment.
Où découvrir ton travail ?
Sur mon site web et lors d’événements ponctuels !
Sonia Laudet
Atelier Faisan
20 avenue de Marhum
64100 Bayonne
www.sonialaudet.com
IG @sonialaudet
Texte par Emmy Martens
Photos par Emmy Martens et Sonia Laudet
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